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Mise à jour: décembre 2020

Cervicalgies communes

Ordonnance 

Rééducation du rachis cervical et de la ceinture scapulaire

Modèle d'ordonnance ou courrier à adapter à la situation clinique: points clés (fichier texte)

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Rappels diagnostics:

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  • Diagnostic d'élimination: importance d'éliminer une cervicalgie symptomatique, rare mais potentiellement grave

  • Douleur et limitation de l'amplitude des mobilités

  • La cervicarthrose est mal corrélée au cervicalgies

  • Absence de douleur à la mobilisation et la palpation: origine non musculo-squelettique

  • Le retentissement sur la vie quotidienne doit être évalué

  • Pas d'imagerie en l'absence de drapeau rouge 

  • Radiographie: cervicalgie rebelle, après traumatisme, chirurgie, arthrose, pathologie inflammatoire (PR)

  • TDM: structures osseuses

  • IRM: si drapeau rouge; hernie discale, lésions infectieuse, inflammatoire, tumorale

  • EMG: inutile sans radiculopathie

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Stratégie thérapeutique des cervicalgies communes (HAS):

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Elle se décompose en 3 temps :

  • le premier temps vise la sédation de la douleur, la récupération de la mobilité rachidienne ainsi qu’une bonne trophicité des tissus mous cervicaux ;

  • le deuxième temps, le patient retrouve de façon analytique les différents schémas de la motricité de la région cervicale. Il découvre ou redécouvre la relation fonctionnelle entre le cou et la ceinture scapulaire. Cette phase du traitement a pour but de redonner au patient un éveil sensoriel de qualité, qu'il pourra ensuite entretenir par des exercices d’auto-kinésithérapie ;

  • le troisième temps : au long cours, soutien sensoriel, adapté aux résultats obtenus:

              - exercices à visée d'éveil sensoriel et d'entretien de la musculature en fonction des besoins de chaque patient.

              - prise en compte de l’âge, du sexe, des activités professionnelles et sportives du patient.

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Quand?

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  • Cervicalgies aigues: l'évolution étant spontanément favorable dans la majorité des cas, l'évaluation de la prise en charge est difficile. Une prise en charge  visant à limiter l’immobilisation, et à rassurer serait plus bénéfique que la mise en place d’une immobilisation temporaire.

  • Cervicalgies chroniques ou à risque de chronicité surtout.

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Techniques:

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  • Antalgie:

              - éviter autant que possible une immobilisation partielle ou totale, et lorsqu'elle est nécessaire la limiter à 2-3 jours

              - massage (adjuvant thérapeutique ne devant être utilisé seul): détente musculaire, antalgie

              - ne doit pas représenter l'essentiel de la prise en charge

              - effet transitoire, devant faciliter les autres exercices

              - thermothérapie

              - électrothérapie TENS

              - Massage transverse profond

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  • Mobilisations:

              - passives, tractions douces +/- glissement antéro-postérieur

              - actives​: glissement antéro-postérieur

              - postures

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  • Etirements:

              - Relâchement, levée de tension: techniques myotensives

              - Région cervico-scapulaire

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  • Musculaires:

              - renforcement, isométrique principalement

              - exercices peu intenses, progressifs et contre pesanteur (effet plus bénéfique que les renforcements en intensité situés entre 20 et 70 % de la force isométrique maximale)

              - biofeedback: prise de conscience des tensions musculaires et aide au relâchement (muscles trapèze supérieur, sterno-cléido-mastoïdien et spinaux)

              

  • Proprioception:

              - prise de conscience rachidienne en positions usuelles

              - entrainement du synchronisme crânio-pelvien

              - exercices classiques sur plan instable, de difficulté croissante

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  • Reprogrammation oculo-cervicale (rééducation oculocéphalogyre): pour affiner la liaison fonctionnelle entre les yeux et le cou, et utiliser cette liaison pour parfaire la récupération de la mobilité et la coordination musculaire.

Elle vise trois objectifs :
              - meilleur contrôle des tensions musculaires;

              - amélioration de la kinesthésie et de la mobilité;
              - amélioration de la fonction.
Elle comporte des exercices de motricité oculaire sans et avec lunettes fovéales, des exercices de mémorisation de position et de motilité cervicale., pouvant être répartis en 4 étapes:

              - détente des muscles paravertébraux cervicaux par gymnastique oculaire, colonne cervicale immobile ;

              - détente des muscles paravertébraux cervicaux par gymnastique oculaire, colonne cervicale mobile ;

              - travail isolé de la musculature cervicale sans utilisation de la motricité oculaire ;

              - réentraînement à l'effort du couple oculocervical.

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  • Education:

              - réadaptation à la vie normale et professionnelle

              - hygiène de vie

              - auto-exercices

              - adaptation du post de travail

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Méthodes globales spécifiques: (cf Bases de la kinésithérapie)

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  • Posturologie

  • Mézière

  • Maitland

  • Kaltenborn

  • Jones (Strain-Counterstrain)

  • Mennel

  • Sohier

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Cas particulier des manipulations cervicales:

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Les manipulations vertébrales cervicales font l’objet d’une formation spécifique. Elles peuvent être efficaces à court terme et le plus souvent dans le cadre d’associations de traitements. Les risques d’effets secondaires liés aux manipulations sont peu fréquents, mais ils sont potentiellement graves. La réalisation d'une radiographie du rachis cervical avant manipulation doit être systématique, tout comme le "diagnostic établi par un médecin attestant l’absence de contre-indication médicale à l’ostéopathie" (Article 3, Chapitre 1er, Décret n° 2007-435 du 25 mars 2007 relatif aux actes et aux conditions d’exercice de l’ostéopathie) (cf ci-contre)  

L'effet antalgique est difficilement évaluable à long terme et doit être compléter par une éducation, une hygiène posturale et des exercices au long cours.

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Cas particulier du "whiplash" ou "coup du lapin"

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Les techniques de mobilisation active ont un effet bénéfique à court terme à condition d’être appliquées précocement.

 

Cependant, en raison du retard possible au diagnostic de lésions graves dans les suites de ces traumatismes, il est recommandé aux praticiens de s’appuyer sur un examen méthodique et soigné pour éliminer une contre-indication à la mise en route d’un traitement précoce par mobilisation active.

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Non recommandé:

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  • Eviter autant que possible une immobilisation partielle ou totale

  • Laser

  • Electromagnétothérapie et les aimants

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Ressources complémentaires:

​

Education à la neurophysiologie de la douleur (Retrain Pain Foundation - lien)

Version Livret (PDF)

​

- Exemple d'étirements - Fiche patient (Brême-Legay - Montpellier-Nîmes - 2019)

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Sources:

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Masso-kinésithérapie dans les cervicalgies communes et dans le cadre du « coup du lapin » ou whiplash - Synthèse des recommandations (HAS - 2006 - PDF)

​

Masso-kinésithérapie et ergothérapie des cervicalgies communes (De Seze - 2016 - lien)

​

- Kinésithérapie des cervicalgies (Gross - 2006 - lien)

Drapeaux rouges:

  • Douleur de type non mécanique : douleur d’aggravation progressive, présente au repos et en particulier durant la nuit.

  • Symptôme neurologique étendu.

  • Traumatisme important (tel qu’une chute de hauteur).

  • Perte de poids inexpliquée.

  • Antécédent de cancer (ostéophile surtout: prostate, sein, rein, thyroïde, poumon)

  • Usage de drogue intraveineuse, ou usage prolongé de corticoïdes (par exemple thérapie de l’asthme).

  • Déformation structurale importante de la colonne.

  • Douleur thoracique (rachialgies dorsales).

  • Âge d’apparition inférieur à 20 ans ou supérieur à 55 ans.

  • Fièvre.

  • Altération de l’état général (AEG)

Etiologie des cervicalgies symptomatiques

  • Tumeurs

  • Irradiation d'origine cardio vasculaire: dissection aortique, infarctus du myocarde

  • Infections

  • Fractures

  • Anevrysmes

  • Polyarthrite rhumatoïde

  • Spondylarthrite ankylosante

  • Maladie de Paget

Drapeaux JAUNES : Indicateurs psychosociaux d’un risque accru de passage à la chronicité:

  • dépression ;

  • détresse affective, anxiété ;

  • peur de la douleur et du traumatisme ;

  • catastrophisme ;

  • fausses croyances quant à l'évolution ;

  • fausses informations ;

  • arrêts de travail prolongés, recherche de bénéfices secondaires ;

  • conflit professionnel ;

  • conflit familial.

Prévention des récidives et hygiène de vie:

  • Eviter le surmenage de la région cervicale: trouver la position d'équilibre dans laquelle les muscles ont un minimum d'effort à fournir.

  • Utilisation de bonnes positions:

- de repos: éviter de dormir sur le ventre, emploi d'un bon oreiller (éventuellement orthopédique) permettant un bon support de la nuque

- dans la vie quotidienneéviter les courants d'air et le froid ainsi que le maintien de longue durée de positions extrêmes (typiquement peinture sur plafond)

  • Activités sportives adaptées

  • Auto-exercices quotidiens:

- postures

- exercices d' auto-grandissement;
- exercices actifs et de musculation du cou par poussées auto-manuelles

Contre-indications aux manipulations cervicales

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  • Absolues :

- Toute pathologie des artères vertébrales

- Affections tumorales, infectieuses, traumatiques récentes (6 semaines), malformatives (Arnold-Chiari - canal cervical étroit...), inflammatoires

- Névralgie cervico-brachiale par hernie discale ou ostéophytose

- Ostéoporose

 

  • Relatives :

- Anticoagulation

- Facteurs de risques cardio-vasculaires (oestroprogestatifs, dyslipidémie, tabac, HTA...)

- Patient âgé

- Enraidissement important du rachis cervical

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  • Non indications

- Jeune âge (avant 15 ans)

- Affections psychiatriques (trouble de la personnalité, maladie bipolaire...)

- Pathologie organique de voisinage (ORL – neurologique - pulmonaire...)

- Fibromyalgie

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